« Police » de Anne Fontaine (2 septembre 2020)
Avec « Police », la réalisatrice Anne Fontaine dépeint avec humanité le cas de conscience nocturne de trois policiers parisiens.
Trois policiers parisiens, une nuit, une mission inhabituelle. Reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans son pays. Doivent-ils faire leur devoir, celui d’appliquer la loi ? Ou peuvent-ils se laisser guider par une conscience, qui leur demande de le libérer, et de lui laisser sa chance ? C’est ce dilemme que nous conte le 18e film d’Anne Fontaine. Une réalisatrice qui a signé des films très différents, et qui s’attaque donc ici avec sensibilité et humanité à deux sujets d’actualité brûlante : la police et l’immigration clandestine.
Au-delà du cas de conscience, le film pose une simple question : peut-on encore sauver quelque chose quand on est un flic, quand on est un être humain ? La réponse est honnête, mais peu optimiste. Le récit, construit selon trois points de vue différents, montre qu’on arrive toujours, avec chaque personnage, à la même réalité, au même horizon bouché. À quoi se raccrocher, alors ? Aux choses les plus fragiles. La vision d’un cheval superbe, sorti des fumées d’un incendie, au camp de détention des réfugiés. Une carte postale montrant la mer, un horizon ouvert… Dans son regard franc, Anne Fontaine a mis une tendresse consolatrice. Au-delà de la police, son film tend la main à toutes les vies difficiles. Et il y en a beaucoup.
A voir sans tarder.
Sr Hélène Feithammel