Commentaire des lectures du jour : Jeudi 23 janvier 2025

Lectures :
He 7,25-8,6
Ps 39,7-8a.8b-9.10.17
Mc 3,7-12

« Tel est le Grand Prêtre qu’il nous fallait »

La Lettre aux Hébreux que nous avons écoutée dans la première lecture, nous présente, dans ses premiers versets une idée capitale, cruciale qui affecte tout être humain. L’humanité a été sauvée. L’auteur l’exprime dans une exclamation débordant d’enthousiasme : « Tel est en effet, le grand-prêtre dont nous avons besoin. La lettre énumère toutes les caractéristiques nécessaires à ce grand-prêtre : saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs (v.26). Nous disons à chaque eucharistie : « lI est l’Agneau qui enlève le péché du monde ». C’est Jésus, qui a assumé en plénitude la nature humaine, il est et demeure pour toujours le Fils de Dieu, assis à la droite du Père, toujours vivant pour intercéder en notre faveur.
Le salut est « perpétuel » (v.25), ce n’est pas quelque chose qui finira ; nous n’avons pas à nous angoisser par crainte de le perdre, bien que nous soyons pécheurs. Il est important de faire l’expérience qu’il s’agit d’un don de Dieu. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons gagner par nos propres actions, par nos efforts. C’est quelque chose que Dieu nous donne par pure grâce. Nous avons été justifiés en Lui et par Lui.

Cette lettre nous en dit long sur le sacerdoce et sur Jésus comme notre grand-prêtre. L’idée ici est que Jésus n’a pas besoin de faire encore et encore ce que font les prêtres de l’Ancien testament et les prêtres actuels.

Eux tous doivent d’abord offrir des sacrifices pour leurs propres péchés et ensuite pour les péchés des autres. Cela signifie que Jésus l’a fait une seule fois, se livrant lui-même sur la Croix. En Christ, coïncide celui qui offre le sacrifice et ce qui est offert, ce qui réalise une médiation unique et extraordinaire entre Dieu et l’humanité. L’ancienne Alliance est remplacée par la Nouvelle, l’accomplissement de la Loi par le débordement de la grâce.

« Tu es le Fils de Dieu »

Le texte de Marc que nous avons écouté se trouve entre une partie qui évoque plusieurs scènes de conflit, presque d’échec de la mission de Jésus, où les autorités religieuses cherchent à l’éliminer et la partie suivante qui raconte le choix et l’envoi en mission des Douze.

L’évangile d’aujourd’hui raconte comment Jésus continue à prêcher l’avènement du Règne de Dieu. En même temps, Marc exprime de manière concise la recherche d’une grande foule qui veut suivre Jésus et a besoin de le rencontrer. Nous pouvons nous demander pourquoi venait cette foule ?

Ces gens qui venaient spontanément, n’avaient pas besoin d’être emmenés en autobus comme cela se passe dans de nombreux rassemblements ou manifestations où il s’agit aujourd’hui de faire nombre, de se vanter d’avoir des adeptes… Non. Quelques-uns venaient pour l’écouter, ils avaient entendu dire que Jésus n’enseignait pas comme les pharisiens et docteurs de la Loi, qu’Il parlait avec autorité. Beaucoup d’autres le cherchaient pour être guéris de nombreuses maladies, « ils arrivaient de nombreux villages et villes, en se rendant compte de ce qu’Il faisait (v. 8). Tous veulent le toucher et sentir que la force qui émane de Lui les guérisse de leurs maux. Le texte est si explicite qu’il met dans la bouche de Jésus ces paroles : « il chargea ses disciples de lui préparer une barque, non pour fuir, mais pour que la foule ne l’écrase pas (v.9) et pour pouvoir continuer à leur parler.

Il est étonnant de voir que ce passage de l’Évangile de Marc, où il est question de Jésus, de la multitude, de l’enthousiasme et de l’amour du Seigneur se termine avec les esprits impurs qui, quand ils voyaient Jésus criaient « Tu es le Fils de Dieu », et de lire comment Jésus leur ordonne énergiquement de se taire. Cependant, ils disent la vérité ! Sans doute ce n’est pas la manière dont Jésus souhaite le révéler, il ne désire pas que sa prédication soit vaine. Il ne peut y avoir de gloire sans croix.

Plus tard, nous trouverons une réponse à Pierre presque identique : « Eloigne-toi de moi, Satan » ou dit d’une manière plus compréhensible : « Passe derrière moi, Pierre ! » C’est seulement ainsi que tu comprendras et que nous comprendrons le message de Jésus.

Sr Virgilia Leon Garrido